- gendarmer
-
• 1547 « gouverner despotiquement »; de gendarme♦ S'irriter, s'emporter pour une cause légère. Se gendarmer contre qqn, qqch. ⇒ s'emporter. « Mon goût correct s'est gendarmé Contre ces vers de Mallarmé » (Mallarmé). — Protester, réagir vivement. Il a dû se gendarmer pour le faire tenir tranquille. ⇒ se fâcher.gendarmer (se)v. Pron. Se fâcher. J'ai dû me gendarmer pour le faire obéir.gendarmer (se) [ʒɑ̃daʀme] v. pron.ÉTYM. 1580, Montaigne; v. tr., « gouverner despotiquement », 1547, Noël du Fail; de gendarme.❖♦ S'irriter, s'emporter pour une cause légère. || Se gendarmer contre qqn, qqch. ⇒ Emporter (s'). → Monter sur ses grands chevaux. || Il n'y a pas de quoi se gendarmer. — Protester, réagir vivement (contre qqch.). || Il a dû se gendarmer pour le faire tenir tranquille. ⇒ Fâcher. || Se gendarmer contre, devant, à propos de qqch. — Littér. (Sujet n. de chose). → ci-dessous cit. 1.1 Est-ce qu'au simple aveu d'un amoureux transport,Il faut que notre honneur se gendarme si fort ?Molière, Tartuffe, IV, 3.2 Assez causé, ajouta-t-il en voyant Eugène près de se gendarmer. Nous aurons ensemble un petit bout de conversation quand vous le voudrez.Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 916.3 Mon goût correct s'est gendarméContre ces vers de Mallarmé.Mallarmé, Vers de circonstances, Autour d'un mirliton.4 (…) on était persuadé que l'opinion française, favorable à la paix, se gendarmerait devant la guerre (…)Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Le Consulat, XIX.5 D'où sortaient-elles, ces robes ? Fallait-il leur faire la chasse ? Déclarer la guerre aux copistes ? C'est ce à quoi se décidèrent la plupart des couturiers. À la seule exception de Chanel. Se gendarmer ? Engager des poursuites ? Une bataille perdue d'avance, elle le savait.Edmonde Charles-Roux, l'Irrégulière…, p. 431.——————gendarmé, ée p. p. et adj.♦ Rare. Irrité, fâché.6 On a télégraphié à sa mère. Empêchée, sa mère a télégraphié à sa tante. Et Mlle Pastif est arrivée un soir, osseuse, tragique, gendarmée, a parlé de… l'inconséquence des mères qui abandonnent leurs enfants (…)H. Troyat, le Vivier, p. 12.
Encyclopédie Universelle. 2012.